Athénaïs attendait la visite de son ami hollandais avec impatience. Il fallait dire qu'un homme tel que Niklaus Van Haack était un précieux ami, malgré les préjugés que pouvaient avoir certains bigots à son égard. Car bien que protestant, le hollandais s'avérait avoir une discussion des plus soutenues, était fort érudit en médecine et avait fait moult voyages intéressants. La jeune marquise savait son ami mal vu par la famille royale, mais elle avait assez de caractère et de répondant pour assumer une amitié aussi originale, et avec un peu de chance, elle parviendrait peut-être à le faire apprécier de la Reine-mère, ce qui pourrait alors dans un futur plus ou moins proche, ouvrir les portes de la salle du trône à Niklaus afin de solliciter une audiance avec sa Majesté Louis le Grand.
Après s'être convenablement préparée à la visite qu'elle s'apprêtait à recevoir, la marquise, vêtue d'une robe bleu pâle ornée de dentelles et de perles, s'installa dans son salon. Peu de temps après, le jeune page annonça l'arrivée des deux hollandais: Niklaus et son secrétaire (très) particulier. Ceux-ci entrèrent et la marquise se leva afin de les saluer comme il se devait.
-Niklaus, mon ami, quel plaisir d'enfin vous retrouver. Cela doit faire au moins trois semaines que je ne vous ai vu! Rodolphe, comment vous portez-vous très cher?
Tout sourire, la belle Athénaïs serra chaleureusement dans ses bras ses amis. Alors qu'elle s'apprêtait à leur poser diverses question, elle fut surprise d'entendre une voix familière chanter à tue-tête dans le couloir. Amusée, elle fit signe aux deux hollandais de la suivre. Elle traversa alors l'antichambre et ouvrit la porte qui donnait sur le couloir. C'est là qu'elle vit le mousquetaire passer, un paquet sous le bras, chantonnant joyeusement.
-Eh bien monsieur d'Artagnan, vous voilà si gai que vous en venez à faire sourire tout mon appartement. Que se passe-t-il enfin? Des réjouissances auxquelles nous n'aurions été invités?